TRIBUNE V : LA PERFORMANCE DE LA PRODUCTION MINIERE EN RDC, MALGRE LA PANDEMIE A COVID 19

L’apparition de la pandémie à covid 19 en République Démocratique du Congo au premier semestre de l’année 2020, était considérée par tous les analystes comme un phénomène qui allait sérieusement handicaper la production minière.


Nombreux d’entre eux avaient, non sans raison, prédit la baisse de la production minière qui impacterait négativement sur le secteur économique du pays.

Cependant, contrairement à toutes ces prédictions, la pandémie à COVID 19 n’a pas impacté négativement sur le secteur minier en République Démocratique du Congo. Les statistiques de la production minière de l’année 2020 indiquent une légère hausse de l’extraction minière par rapport à l’année 2019.


Sur le marché international, il y a eu également une hausse significative des cours des matières premières, en l’occurrence, le cuivre et le cobalt. La tonne du cuivre s’est négociée à 8 000 USD, alors que la tonne du cobalt s’est négociée à 35 000 USD. Cela a impacté positivement sur l’économie de la République Démocratique du Congo, essentiellement tributaire des exportations des produits miniers, qui sont intégrés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.


Tout au début de la pandémie à covid 19, les mesures de restrictions et de confinement avaient semblé affecter l’approvisionnement des intrants et la fourniture des services et de la main d’œuvre qualifiée dont l’industrie minière avait besoin. C’était le cas avec Glencore qui avait connu un retard sur l’arrivée des intrants pour la construction de son usine d’acide et avait dû renvoyer plus de 300 employés Indiens, alors qu’une partie de son personnel était entrée en congé technique. D’autres opérateurs miniers comme Kamoa Copper et Sicomines avaient mis leurs mines en quarantaine.


Congo Challenge, un Think Tank dirigé par l’Ancien Premier Ministre Matata, avait même prédit une baisse annuelle de 20% des recettes publiques sur les filières cuivre, cobalt et pétrole, hors revenus collectés par les sociétés d’Etat. Selon ce bureau d’études, la pandémie pourrait plus affecter les droits de douane, qui sont les plus importants au titre de contribution du secteur minier au budget de l’Etat.

Cependant, à la clôture de l’exercice 2020, il s’est avéré qu’il y a eu plus de peur que de mal. La production minière s’est très bien comportée, à la surprise générale des opérateurs politiques, économiques et miniers.


Le tableau comparatif ci-dessous reprend avec amples détails toutes les indications différentielles de l’année 2019 et de l’année 2020. Seuls quelques produits ont été pris en compte à titre indicatif.

Il ressort de l’analyse comparative des données de ce tableau que :

  • La production du cuivre est passée de 1 420 386, 27 tonnes en 2019
    à 1 587 459,35 tonnes en 2020 ;

La production du cobalt est passée de 77 963,72 tonnes en 2019 à
85 855,60 tonnes en 2020 ;

  • Le zinc est passé de 1 607,44 tonnes en 2019 à 15 305,38 tonnes
    en 2020.

Toujours en 2020, la joint-venture Kibali, gérée par Barrick Gold en RDC, a produit 808 134 onces d’or en 2020, atteignant ainsi le haut de gamme des prévisions de production pour l’année.


Cette performance est due à son exploitation souterraine qui a atteint une production mensuelle et trimestrielle record de minerai en décembre et au quatrième trimestre 2020.


Malheureusement, la hausse de la production minière en RDC n’a jamais été ressentie dans le vécu quotidien des congolais. Situation qui ne s’explique pas.


D’où la nécessité pour le Gouvernement de redéfinir sa politique de rentabilité minière, à travers un cadre d’échanges avec les opérateurs miniers qui exploitent en République Démocratique du Congo.


Fait à Kinshasa, le 11 février 2021
Me Constant MUTAMBA TUNGUNGA
Mandataire en mines et carrière

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